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Comment le porno altère notre désir

Le porno est partout. Et personne n’ose vraiment en parler. En France, 7 garçons sur 10 et 3 filles sur 10 de moins de 15 ans consomment du porno. L’âge moyen du premier visionnage est estimée entre 11 et 13 ans. En 2021, 1,6 million de mineurs français ont visité Pornhub chaque mois. Ce ne sont pas des ligues de vertu qui s’en inquiètent, mais l’Insee, l’Arcom et le Sénat. Et pourtant, le discours ambiant reste figé entre deux extrêmes :la panique morale ou la glorification néo-libérée. Avec au milieu : des corps jeunes, des désirs formatés et une industrie mondiale florissante, dont le modèle économique repose sur l’addiction.
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Le porno est partout. Et personne n’ose vraiment en parler.

En France, 7 garçons sur 10 et 3 filles sur 10 de moins de 15 ans consomment du porno. L’âge moyen du premier visionnage est estimée entre 11 et 13 ans. En 2021, 1,6 million de mineurs français ont visité Pornhub chaque mois. Ce ne sont pas des ligues de vertu qui s’en inquiètent, mais l’Insee, l’Arcom et le Sénat.

Et pourtant, le discours ambiant reste figé entre deux extrêmes :la panique morale ou la glorification néo-libérée. Avec au milieu : des corps jeunes, des désirs formatés et une industrie mondiale florissante, dont le modèle économique repose sur l’addiction.

Le business de l’addiction : un modèle bien huilé

L’industrie pornographique pèse plus de 97 milliards de dollars par an. Elle génère plus de trafic mondial qu’Amazon, Netflix et X (anciennement Twitter) réunis.

Comment ? En exploitant la plasticité du cerveau humain. Le visionnage de porno agit comme un shoot de dopamine : plus on regarde, plus il faut du “plus” pour ressentir. D’où l’escalade : des scènes de plus en plus violentes, racistes, humiliantes, extrêmes, qui sont aussi les plus vues.

Ce n’est pas un bug. C’est le modèle.

« L’objectif est simple : capter l’attention, la retenir, puis la revendre à des annonceurs ou à des services payants. »
— Rapport du Sénat, Pornographie : l’enfer du décor.


Ce que le porno fait à nos désirs

À force d’être exposé à ces images, souvent dès l’enfance, le cerveau finit par assimiler le désir à ce qu’il a vu, et non à ce qu’il ressent.

« Je ne regarde pas de porno. Et pourtant, je parle de sexualité tous les jours. J’ai besoin de rester connectée à mes propres fantasmes, pas à ceux des autres. »
— Maïa Mazaurette, sexperte, dans le podcast InPower

La sexperte Maïa Mazaurette ne regarde jamais de porno. Pas par morale, mais pour rester souveraine de son propre imaginaire sexuel. Et elle n’est pas la seule : de plus en plus de sexologues alertent sur les troubles de l’excitation, l’anorgasmie, l’éjaculation précoce et la dépendance à la masturbation sous porno, y compris chez les jeunes.

Un phénomène de plus en plus documenté : Cela peut entraîner une dissociation progressive du corps et du plaisir. Le porno crée un désir de surface, tout en nous coupant de la sensation réelle.

Quand le corps ne suit plus : les effets invisibles de l’addiction à la pornographie

L’exposition répétée à la pornographie, surtout dès la pré-adolescence, n’est pas toujours sans conséquences sur le corps et les relations.

Plusieurs études cliniques et témoignages concordent : dysfonction érectile chez des hommes jeunes, incapacité à jouir lors d’un rapport réel, besoin croissant de contenus extrêmes pour atteindre l’excitation, anxiété sociale, isolement affectif, et une baisse marquée du désir dans les rapports réels.

« L’addiction sexuelle inclut la consultation compulsive de sites internet pornographiques […] la perte de contrôle, des préjudices sociaux et psychologiques »
Dr Laurent Karila, psychiatre-addictologue, intervention Addict-Aide

Une étude publiée dans Behavioral Sciences en 2016 fait le lien entre consommation excessive de porno et troubles de l’érection d’origine non organique, chez des hommes de moins de 30 ans.
Autrement dit : le corps fonctionne. Mais le désir est ailleurs.

La masturbation compulsive devant écran, pratiquée plusieurs fois par jour, peut entraîner une perte de sensibilité, une difficulté à créer un lien, une confusion entre plaisir et performance.

Et surtout : le rapport à l’autre peut devenir accessoire.

Et si je me pose des questions ? Reprendre le lien avec son désir propre

Aimer regarder du porno ne signifie pas qu’on est dépendant. Il n’y a pas de faute, ni de pathologie à prendre du plaisir seul devant un écran.

Mais parfois, le désir semble bloqué : ou ne répond plus qu’à certaines images.

Ce n’est pas toujours une addiction. Il arrive toutefois que l’on sente un décalage, ou une gêne. Des signes peuvent alerter :
• la sensation de ne plus pouvoir s’en passer, même sans envie réelle ;
• des troubles de l’érection ou de l’orgasme dans les rapports physiques ;
• une perte de désir avec l’autre, alors que l’excitation reste intacte face à l’écran ;
• une forme de vide, de gêne ou de solitude après la masturbation.

La Haute Autorité de Santé souligne que ce sont la souffrance, l’isolement, ou la perte de liberté qui permettent d’évaluer si un comportement devient problématique.

Dans ces cas-là, rencontrer un sexologue peut aider à remettre du lien entre le corps, le désir et soi-même.

Parce que chacun peut jouir comme il l’entend. Mais encore faut-il être là quand ça arrive.

Peut-on créer un porno “éthique” ?

Certains ont tenté. Des plateformes sexuelles éducatives ont vu le jour. Des collectifs féministes ont filmé des scènes “consenties, respectueuses, inclusives”.

Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : ces vidéos représentent moins de 1 % du marché mondial. Et ce sont toujours les contenus les plus violents qui explosent les vues. Viol simulé, inceste, humiliation raciste, gangbang extrême avec prolapsus (c’est-à-dire descente d’organes). À l’échelle algorithmique, c’est cela qui “fonctionne”.

Alors, non. Ce n’est pas un problème de pédagogie. C’est un problème de système.


Mon histoire : j’en parle parce que je l’ai vécu

J’ai moi-même été happée par cette industrie. J’avais 19 ans, j’avais besoin d’argent et de reconnaissance. Je me suis retrouvée devant une caméra. Puis une autre. Puis dix. J’affirmais que je faisais un choix libre et éclairé. J’en étais même persuadée. Mais avec le recul, je reconnais que je m’enfermais dans un rôle. Que je me pliais à une attente. Que je me dépossédais peu à peu de mon propre corps. Et surtout, que l’image de moi, cette image filmée, exposée, démultipliée, m’échappait totalement. Elle m’échappe toujours.

Dix-huit ans plus tard, je n’ai pas honte. Pas le moins du monde. Mais je sais que le consentement, quand il est arraché à la vulnérabilité (financière et affective, dans mon cas à l’époque), n’est pas une preuve de liberté.

Les plateformes savent. Et elles ne veulent pas agir.

Pornhub, YouPorn, XVideos : ce sont les “GAFAM du sexe”. En 2020, une enquête du New York Times a révélé que des viols, parfois de mineures, étaient en ligne sur Pornhub. Résultat : Visa et Mastercard ont suspendu leurs paiements.

Mais ces plateformes restent opaques, souvent hébergées à l’étranger. Elles refusent toute mesure de vérification d’âge.

“Le modèle économique principal des plateformes consiste à générer des millions de clics et à vendre de l’espace publicitaire. […] Ces plateformes ne sont pas détenues par des professionnels de l’industrie pornographique mais par des spécialistes de la circulation de l’argent.”
— Ovidie, réalisatrice, audition au Sénat, 2022

La France, pionnière dans la régulation

Depuis juin 2025, la France est le premier pays au monde à imposer une vérification d’âge robuste sur les sites pornographiques. Fidèle à son objectif, l’ARCOM exige un système de « double anonymat » :

  • un prestataire tiers certifié qui atteste anonymement de la majorité de l’utilisateur,
  • sans que ni le site ni le tiers ne connaissent son identité,
  • ou via des solutions éprouvées comme FranceConnect ou des mécanismes anonymisés par carte bancaire pendant une phase transitoire, validés par l’Arcom après avis de la CNIL début 2025

L’idée ? Ne pas refuser la sexualité ni infantiliser les jeunes, mais leur permettre de la découvrir autrement qu’à travers des scènes extrêmes et formatées.

Parce qu’on ne devrait pas avoir à se désensibiliser pour comprendre ce qu’on aime. Parce qu’un garçon de 11 ans ne devrait pas croire que “jouir”, c’est étrangler une femme en la filmant.

“Chaque mois, près d’un tiers des garçons de moins de 15 ans se rend sur un site porno.”
— Rapport du Sénat, Pornographie : l’enfer du décor


Il est intéressant de noter que de nombreux professionnels de l’industrie pornographique en France, à l’instar de Nikita Bellucci, plaident pour une régulation ferme de l’accès aux contenus pornographiques pour les mineurs. Parce qu’ils savent ce que contient le “catalogue”. Parce qu’ils savent que ce n’est pas aux enfants de tomber, par hasard ou par ennui, sur une scène de strangulation simulée ou d’inceste fantasmé.

Alors oui, on le sait tous : certains parviendront toujours à contourner la règle. Mais l’essentiel est ailleurs. Ce qui compte, c’est de déplacer la norme sociale : la pornographie telle qu’elle existe majoritairement aujourd’hui ne doit plus être l’entrée par défaut dans la sexualité.

Le choix brutal des plateformes : se retirer plutôt que se plier

En réaction à cette obligation, le 4 juin 2025, les plateformes de Aylo (Pornhub, YouPorn et RedTube) ont bloqué volontairement l’accès en France.

Ce n’était pas une panne technique : c’était une réponse politique. En guise de protestation, elles ont remplacé leur contenu par un message dénonçant la violation alléguée de la vie privée via l’outil de contrôle d’âge. Et ce, sans remettre en question l’accès des mineurs.

Elles ont choisi l’opacité plutôt que la responsabilité. Elles ont prouvé qu’elles préféraient perdre un marché que de perdre le contrôle sur les désirs (et l’addiction) des plus jeunes.


Un geste structurant… avec des limites spectaculaires

En disant non au libre accès à la pornographie pour les enfants, la France insiste sur l’importance de protéger les mineurs et sur le droit des adultes à évoluer dans un espace privé, maîtrisé, sans risques numériques.

Donc oui : la France a cassé la routine. Mais il reste une montagne à gravir : celle de l’éducation, de l’imaginaire, des récits intimes qui replacent le désir au cœur du corps.

C’est toute une écologie de l’intime qu’il faut reconstruire. Et ça ne se réglera ni par des lois seules, ni par des slogans.

Chez Coove, on croit en un désir libre, incarné, souverain. Un désir qui ne se formate pas à 11 ans.


Et maintenant, on fait quoi ?

  • On parle. On informe. On transmet.
  • On protège les enfants : contrôle parental actif, pas de tabous dans le dialogue.
  • On répare les imaginaires : par l’éducation à la vie affective, par l’écoute, le respect du corps.
  • On construit d’autres récits : plus justes et plus libres.

Le porno ne disparaîtra pas. Mais notre manière de l’aborder peut changer.

Et ça commence maintenant.

Ressources pour aller plus loin :
– Rapport du Sénat « Pornographie : l’enfer du décor » (2022)
– Louise Aubery, InPower : « Comment vraiment kiffer sa sexualité ? » (avec Maïa Mazaurette), (2025)
– Ovidie, Pornocratie, documentaire Arte
– ARCOM : www.arcom.fr

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